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Difficile de parler de conflit ouvert. II n'empêche.
Sitôt franchies les portes de la Bibliothèque américaine, impossible de passer à côté de la pétition posée
sur un petit bureau que les adhérents sont invités à signer. C'est qu'en effet, logée depuis quarante-cinq ans,
au terme d'une convention signé e avec la Bibliothèque américaine de Paris, par la faculté des lettres au
rez-de-chaussée d'une vaste demeure de la rue Saint-Louis, la bibliothèque va devoir quitter les lieux, à
contre-cur. L'université Paul-Valéry souhaite récupérer les locaux.
Solution proposée ? Des locaux situés dans la
nouvelle bibliothèque universitaire de Richter ou la bibliothèque américaine de Montpellier (BAM) devrait déménager
dès le mois de février prochain. Une perspective qui fâche la plupart du millier d'adhérents de la bibliothèque
américaine. " Le lieu est très beau mais il présente plusieurs inconvénients pour nous, explique sans
ambages Annie Gravier, présidente de l'association des Amis de la bibliothèque américaine. L'espace n'est pas
adapté à notre fonctionnement."
Premier grief, seulement deux-tiers des 26000 ouvrages actuellement en rayons pourraient y être
présentés.
Par ailleurs, le prêt serait limité aux livres
pour adultes et la bibliothèque pour enfants serait condamnée à disparaître. Impossible, également, de
poursuivre les réunions amicales telles celles de l'association des
Américaines du Languedoc-Roussillon. (lire ci-dessous), échanges culturels et conférences programmés rue
Saint-Louis.
"
En dehors du prêt de livres aux adultes, toutes nos activités constitueraient une nuisance pour les autres usagers
de la bibliothèque universitaire. Sans être trop pessimistes, nous pensons que la BAM perdra plus du tiers de ses
ressources provenant des cotisations, estime Annie Gravier. Nos adhérents et bénévoles auront l'impression qu'on
leur demandera de subventionner un service universitaire de prêts de livres et que tous les avantages dont ils
profitent seront retirés.
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Autant dire que le déménagement programmé à
Richter fait peser quelque menace sur l'existence même de la bibliothèque américaine de Montpellier, la plus
importante de France après celle de Paris, sa maison-mère. " Il serait vraiment dommage de perdre cette
institution, tellement appréciée par tous ceux qui s'intéressent aux échanges culturels, explique Annie Gravier.
La BAM est non seulement un outil de travail indispensable pour la préparation des diplômes de licence, maîtrise,
Capes ou agrégation, mais elle l'est aussi pour toutes les personnes qui doivent préparer des diplômes de langue
anglaise ou qui désirent simplement lire et entretenir leur anglais pour le plaisir"
Créée en 1954 à l'initiative de la Bibliothèque américaine
de Paris, la BAM fait pourtant partie du paysage montpelliérain. Grâce au dynamisme de son personnel et de
nombreux bénévoles, elle a considérablement élargi ses services. Elle donne ainsi accès sur microfiches à 19
000 volumes rares sur l'histoire et la civilisation des Etats-Unis et au fichier de la bibliothèque américaine de
Paris. On peut y consulter également des ouvrages sur cédéroms, surfer sur Internet à
haute vitesse...
"Nous avons encore la volonté de développer
les activités de la bibliothèque, insiste Annie Gravier. Au lieu des 300 mètres -carrés dont nous disposons
actuellement, il nous faudrait entre 400 et 1 000 mètres carrés pour loger les collections qui sont très à l'étroit
et poursuivre les échanges culturels. On aimerait surtout rester au centre-ville".
La présidente des Amis de la BAM ne désespère
pas de trouver une solution alternative au déménagement contraint à Richter qui pourrait passer par un
partenariat avec les collectivités territoriales.
A
l'instar de ce qui s'est passé à Angers où la bibliothèque américaine a passé une convention avec l'université,
la Ville et le conseil général.
En attendant, six cents personnes ont déjà signé
la pétition. .
MM.
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